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A la découverte de mes ancêtres
13 janvier 2020

Sosa 2020 Marie-Louise Vérité Sosa 7

A la recherche de mon Sosa 2020 - Lire ICI. 

Sosa 2020

Je commence à la Génération 3

Il est difficile d'écrire sur une personne que l'on a bien connu ! Marie-Louise est mon Sosa 7, soit ma grand-mère. Elle est née le 17 août 1904 à Choue (41). Sa mère Marie, Valentine, Christine Leroy (Sosa 15) et son père Louis, Pierre, Barthélémy Vérité (Sosa 14), demeurent dans une dépendance du château des Grandes-Pierres [prononcer Grand' Pierres] où son père était jardinier.

Elle est la petite dernière de trois enfants. Ses parents ont respectivement 41 et 51 ans à sa naissance. La propriétaire de l'époque, vieille dame veuve autoritaire était très fâchée et leur a dit "Louis tu crois qu'on avait besoin de ça !". Phrase devenue célèbre dans la famille car ses parents ont été choqués. Son père aurait répondu " Vous voulez que j'aille m'en débarrasser dans la mare ? " " Oh non Louis je n'ai pas dit ça non non ! Je dis seulement que Marie ne pourra plus s'occuper des animaux et faire son travail ".....il a donc fallu qu'ils trouvent une fillette pour s'en occuper afin que sa mère puisse continuer son labeur, fillette qui était si jeune qu'elle n'était pas très utile.

Sinon la vie aux Grandes-Pierres se passait bien, choyée par ses frères elle avait pour camarade la fille de neveux de la précédente propriétaire qui venaient durant les vacances, Marguerite Sicard (née en 1902 et décédée en 1927 à Paris), qui lorsqu'elle retournait à Paris ou en vacances à Villers-sur-mer lui envoyait des cartes postales. "Vivement qu'on se retrouve pour bien s'amuser" signé "guiguite". 

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Marie-Louise Vérité vers 1907/1908

 Marie Louise Vérité aux Gandes Pierres 41

Marie-Louise vers 10 ans entourée des petites filles Henry-Gréard

Malheureusement un drame survient lorsqu'elle a 7 ans en 1911. Son frère aîné, Clovis décède à 22 ans d'une pleurésie lors de son service militaire à Versailles (78). La vie change radicalement. Il ne faut plus ni rire, ni chanter, elle qui aimait tant cela. Elle adorait l'école et aurait aimé devenir institutrice. Hélas elle avait très régulièrement des migraines épouvantables qui l'obligeaient à rester coucher dans le noir parfois plusieurs jours de suite et de toutes façons sa mère a décidé qu'elle serait couturière. Elle obtient son certificat d'études haut la main. Elle est reçue première du canton de Mondoubleau à 13 ans. Dès le lendemain de l'examen elle est envoyée en apprentissage chez Madame Louvencourt à Boursay (4 kms des Grandes Pierres) en face de l'église. Elle n'y restera que quelques années car cette femme tenait en même temps l'épicerie et ma grand-mère faisait plus le ménage, vendait des harengs ( spécialité de l'épicerie) et s'occupait du mari atteint d'alzeimer, qu'apprendre à coudre. Elle va ensuite chez Madame Prévôt où elle restera plus longtemps, elle est devenue experte en ourlets de toutes sortes et surfilage, sa patronne ne voulant pas lui apprendre à couper car c'était un secret. Ma grand-mère en 9 ans d'apprentissage a eu le temps de regarder et d'apprendre malgré tout. La vie s'écoule doucement et lors d'un bal elle rencontre un élégant cavalier qui lui fait tourner la tête. 

Je ne sais rien sur son mariage sinon qu'il eut lieu le 28 septembre 1926 avec Jean, Julien Duffié né un an avant elle à Fontaine-Raoul le 29 août 1903. Ma mère naîtra le 27 décembre 1927 à Boursay. Ils viennent très vite habiter à Mondoubleau, où il est employé dans un garage. Il est mécanicien automobile. Il est de repos uniquement le dimanche après-midi.

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Lors de la seconde guerre mondiale, il est mobilisé. En juin 1940 c'est la débâcle et ma grand-mère qui à cette époque héberge sa mère veuve et âgée, décide de faire comme tout le monde, elle charge un matelas sur le toit, quelques affaires, sa fille, le chat ainsi que sa propre mère dans la voiture familiale restée après le départ de son mari, une Benova, voiture française de l'époque, et prend la grande route de Cormenon vers laquelle tout le monde se dirigeait. Voyant cela ma grand-mère décide de prendre un petit chemin qui hélas est plein d'ornières, elle manque de renverser la voiture, il s'en est fallu d'un cheveu. Après quelques kilomètres près de Sargé-sur-Braye (soit environ une trentaine de kilomètres), elle décide en voyant un flot ininterrompu de voitures, d'ânes, de chevaux et de gens à pied qu'elle préfère mourir chez elle plutôt que sur la route. Elle trouve la cour d'une ferme abandonnée par ses occupants et installe le matelas par terre, pour sa mère et sa fille âgée de 12 ans.

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 La Benova

Il fait très chaud en ce mois de juin et une autre famille arrive, des voisins (les Jaunet) qui s'installent avec eux. Dès le lendemain elles repartent vers Mondoubleau et ne le regrettera pas. Les alliés ont bombardé à quelques reprises la gare, mais rien de fâcheux. Quelques allemands sont déployés en ville. 

Son mari ne rentrera jamais chez lui. Il décède prisonnier, le 12 novembre 1943 à Grunberg en Silésie (Pologne actuelle). Ma grand-mère va poursuivre sa vie avec ma mère jusqu'au mariage de celle-ci. Elle déménage dans un appartement beaucoup plus agréable à cette époque, sur la Place Saint-Denis. C'est en 1951, elle a enfin l'électricité et l'eau froide sur l'évier. Plus besoin d'aller à la pompe, ni d'allumer la lampe à pétrole. Les toilettes sont au fond de la cour. Le chauffage provient toujours de la cuisinière à charbon et bois, qui sert à cuisiner et à chauffer l'eau. Elle est la fierté de ma grand-mère, elle la brique tous les jours pour qu'elle ne rouille pas. Les fers à repasser sont en position pour servir à tout moment pour écraser les coutures et repasser les vêtements qu'elle confectionnera jusqu'à sa retraite qu'elle prendra vers 64 ans. Elle passera les dernières années de sa vie à Reims auprès de sa fille et décédera le 28 avril 1999.

Lieux de vie de mes Sosa 2 et 3 et

Loir-et-cher - Lieux de vie de mes Sosa 3 - 7 - 14 - 15

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Commentaires
F
J'ai lu aujourd'hui votre récit concernant les parents et les frère et soeur de Marcel Vérité . J'en ai été à la fois émue et heureuse.Merci.Je ne me souviens plus de la date de décès de Geneviève : années 90 ? J'ai longuement parlé avec elle au téléphone pendant sa longue maladie.Je n'ai jamais eu de nouvelles de son mari par la suite.Et vous?
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