Sosa 2020 Marie, Valentine, Christine Leroy Sosa 15
Génération 4 Sosa 15
Je poursuis ma quête de mon Sosa 2020. Voici maintenant ce que je sais de mon arrière-grand-mère.
Marie, Valentine, Christine Leroy est née à Boursay (41) le 15 septembre 1865. Son père Louis, Nicolas Leroy, 32 ans journalier et sa mère Zoé, Joséphine, Agathe Leblond 23 ans, journalière, demeurent au lieu dit Le Vigneau. Elle est la 3e sur 8 enfants.
Elle se marie à 19 ans le 30 juin 1885 à Boursay avec Louis, Pierre Vérité, un jeune homme né dans le même village 10 ans avant elle, le 7 février 1855, il a 30 ans et est exempté du service militaire, classe 1875. Elle est domestique au moins depuis 1881 (16 ans) à Boursay au lieu dit Le Boulay.
Leurs témoins sont le frère du marié Armand, 25 ans, son cousin Eugène Bonvalet 29 ans de Saint-Agil, Sostène Leroy 24 ans frère de la mariée, tous ces jeunes gens étant notés aide-cultivateurs ainsi que le parrain de Marie, Louis Girard couvreur de 41 ans.
Tout le monde signe et Marie se distingue par une signature assurée et un joli "M". Elle qui n'a pourtant été que très peu à l'école ne fait pas de fautes d'orthographe.
Ils auront 3 enfants. Clovis, Armand, Alexandre né le 6 mars 1889 à Boursay. Il parti très jeune dans le midi chez une tante afin d'apprendre le métier d'horticulteur. Il doit revenir pour son service militaire et meurt à 22 ans d'une pleurésie à Versailles. Marcel, Louis né le 7 février 1895, qui deviendra mécanien. Durant la première guerre mondiale, il sera mécanicien dans l'aviation et lors d'un raid son avion est touché. Par chance il s'en sortira avec juste le port d'un corset pour soutenir ses reins durant toute son existence. Et enfin Marie-Louise ma grand-mère en 1904.
Ils sont jardiniers au château des Grandes-Pierres (château construit au XIXe s) sur la commune de Choue. La propriétaire Madame Vallery Boitel est une veuve qui y demeure aidée par un valet de chambre. Mes arrières grands-parents viennent s'y installer après la naissance de Marcel vers 1896 pour remplacer Hippolyte Assry et sa femme qui partent en retraite. Ils sont chargés de cultiver le potager et de s'occuper des poules et des lapins. Ils ont un âne. Les propriétaires suivants sont les neveux de Mme Boitel après 1908. Ils habitent Paris et viennent au château passer la plupart des vacances lorsqu'ils ne sont pas à Villers-sur-mer. C'est la famille Henry-Gréard et Sicard. Louis et Marie doivent expédier par le train des kilos de légumes ainsi que quelques lapins et poulets chaque semaine. Ils achetent les oeufs et le beurre aux fermiers d'à côté. Pour cela ils ont une charrette à laquelle ils attellent l'âne. La gare est à Boursay au bas du village. Nous possédons quelques cahiers où mon arrière-grand-mère consignait les dépenses faites pour les deux familles parisiennes ainsi que celles faites pour le domaine.
Livre des dépenses pour la famille Henry-Gréard tenu par Marie.
L'hiver n'est pas de tout repos car il ne faut pas que les oliviers qui sont dans la serre gèlent. Louis se lève donc au moins deux fois par nuit pour que les chaufferettes mises aux pieds des arbres ne s'éteignent pas. C'était en même temps une grande fierté à chaque printemps de savoir qu'ils avaient été bien protégés.
Ils gagnaient en 1918, 200 francs tous les 2 mois et tous les 3 mois une indemnité vie chère de 50 francs. Une douzaine d'oeufs coûtait 2,60 francs, une livre de beurre 2,50 francs, un kilo de farine 0,60 francs, un fromage 0,65 francs. Ils cultivaient en plus des légumes pour eux mêmes et élevaient également quelques poules et lapins à leur compte. Lorsque la retraite est arrivée, Louis étant perclus de rhumatismes, ils se retirèrent à Boursay où ils avaient faits construire une petite maison avec leurs économies et où il finit sa vie après un AVC auprès de sa femme. Ma grand-mère est même venue vivre chez eux avec sa fille, car Marie ne pouvait pas seule le laver et le nourrir. C'est à cette occasion qu'à force d'aller au lavoir laver le linge et les draps, en les transportant sur une brouette qui pesait un poids terrible, que ma grand-mère s'est élongé un tendon qui retient le rein et fut obligée de porter un corset avec une petite poire à gonfler pour maintenir le rein en bonne position. Il décède à 74 ans le 8 décembre 1929. Ma mère avait 2 ans.
Ils auront eu deux petites filles, Geneviève fille de Marcel et Ginette fille de Marie-Louise. Après le décès de Louis, elle allait passer l'hiver chez sa fille à Mondoubleau, puis s'y est définitement installée pendant la guerre. Elle s'est éteinte le 10 mars 1949 à 83 ans à Mondoubleau. Son fils Marcel s'installa dans sa maison de Boursay avec sa famille.
Marie, Valentine et sa petite fille, Ginette devant sa maison de Boursay.
Archives :Naissance à Boursay acte n°18 1865 - Décès indiqué.
Recensement Boursay 1881 vue 141/205 (famille Leblond, puis au Boulay famille Leroy)
Mariage :A.D. 41 1 MIEC 24 R3 vue 319/423