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A la découverte de mes ancêtres
3 novembre 2019

B comme Bals

 

« Rien de nouveau à Valence, on danse, on dîne, on dîne, on danse..... »

 

Les lettres d'Alexandrine font pratiquement toutes référence à des bals donnés ou futurs, la description des robes, sur ce qui se portera. C'est surtout au moment du Carnaval au coeur de l'hiver que toutes ces fêtes sont données. L'invitation pour celles-ci ne se fait que si les couples ont rendus visite comme il se doit auparavant. Petit à petit Alexandrine qui aimait les bals de Vouziers avec ses amis, arrivée à Valence puis vers 1860 à Vienne se lasse de ces visites obligatoires et se rend de moins en moins à ces distractions qu'elle juge fort ennuyeuses.

 

"Je suis en deuil, comme vous le voyez à mon cachet depuis le 13 décembre, vous ne croiriez pas que j'ai des regrets de ne pas danser le carnaval. Hier ça a commencé on m'a rapporté mes volants d'application aujourd'hui. On vient de m'annoncer cinq bals et j'ai bien gros cœur de pas y aller mais malgré qu'au mardi-gras je n'aurai plus que 18 jours de deuil je sais que je contrarierais Mr Pichat et je reste. Dites que je ne suis pas une femme modèle, mais ce n'est pas ma faute je vous en réponds. » (Valence le 7 janvier 1856).

 

Journal des coiffeurs novembre 1856 

Journal des coiffeurs novembre 1856

« Vous dansez donc sans arrêt et sans repos à ce que me dit Mme Ernoult. A Valence nous sommes plus calme. Mme Ferlay donne des petites soirées les jeudis, elle ne donne point de bal. Elle a trouvé pour prétexte que toutes les jeunes femmes sont enceintes. Bibiche donne un bal splendide samedi. Or a ce propos dites que j'ai un mari qui n'est pas aimable, il m'a dit de me faire venir de Lyon, une robe de soie gris argenté dans le genre de celle de Mme Ernoult, c'est gentil j'espère. »(9 janvier 1857).

"Dites moi si on danse à Vouziers, comment vous comptez passer votre carnaval, si Mme Ernoult va bien, si votre tonton vous fait toujours brûler les lettres que vous m'écrivez, si Mme Cotelle a une robe de Brocard etc..." (Valence le 15 janvier 185?).

 « Il y a aujourd'hui un bal à Valence, chez le receveur général Mr Ambert de Lagrézette, le joli nom. Je n'y vais pas, c'est tout naturel, je ne lui ai pas fait de visite, alors je ne suis pas invitée, vous comprenez qu'avec mon nez je n'ai pas beaucoup de regrets (il est enflé après un abcès); mais j'aurai peut-être pu y rencontrer mon cousin Marquet, il m'aurait peut-être fait danser, je lui aurai parlé de sa douce Mélodie, nous aurions vite été d'accord. Voilà ce que l'on perd à ne pas faire de visites. Vous me donnerez des détails sur les toilettes de votre bal et vous me direz si vous avez dansé avec votre cousin Petit Bon et si Mme Cherron se remarie avec ce Monsieur, que Mlle Mélodie appelle un bon reste. » (janvier 1858)

« Je suis veuve et embêtée chère amie, il y a un bal ce soir, un demain et un après-demain, voyez si ce n'est pas ridicule d'être veuve par un temps pareil enfin que voulez-vous, on danse on redanse et on ne s'arrête pas, mais j'en profite un peu mais je n'abuse pas. Madame Largère (ou Lavergne) disait jeudi qu'elle en était à sa 23e soirée dansante. Valence est très animée. « ( fin février 1858).

 « Monsieur Pichat s'apprête à aller ce soir au bal, il danse sans arrêter presque tous les jours, on se presse car après le mardi gras on ne danse plus de toute l'année, c'est l'usage. » (19 février 185?)

 « Le carnaval s'annonce très beau pour cette année, on danse déjà depuis un mois et on ne parle que de bals. Ce serait bien une bonne occasion pour étaler les robes à queue mais il n'y en a pas ici. Je ne suis pas encore sortie, je suis de deuil comme dit ma préfète. » (29 [décembre] après 1859)

 « Êtes vous déjà occupée à vous faire belle chère mademoiselle, car tout est bien facile, du reste il est déjà six heures ainsi vous avez déjà au moins posé votre coiffure, je m'occupe autant de votre bal que si j'étais à Vouziers et je me suis déjà dit bien des fois aujourd'hui que si je n'étais que 20 lieues au lieu d'être à 200 j'aurais bien été, même sans invitation danser et surtout rire et même un peu crier avec vous au risque d'avoir une morale de Mme Ernoult. » (Valence 7 janvier 1859)

 « Dansez-vous toujours ou chantez-vous ?.......Un bal était donné par une dame qui passe l'été dans l'Ardèche, c'était splendide. Dans un des salons il y avait au milieu une corbeille de deux cent camélias fleuris et naturels, cette corbeille était entourée d'un ruban, c'était charmant, on entrait d'abord dans un salon tout entouré de lauriers roses et d'orangers fleuris. Jamais je n'ai vu un aussi beau bal. » (après le 17 février 1857).

 

Notes : Quand elle dit qu'elle est veuve, c'est tout simplement quand son mari part pour son travail plusieurs jours de suite. Elle ne l'appelle jamais par son prénom mais le nomme Mr Pichat.

 Monsieur et Madame Ernould sont le sous-préfet de Vouziers et sa femme chez qui Clémentine demeure, qui sont des parents. Louise Caillet née en 1812 ; celle-ci a 14 ans de plus que Clémentine et est sa cousine germaine. Elle a épousé en secondes noces Charles Ernould. Clémentine et Alexandrine les appellent oncle et tante.

 

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Commentaires
R
Oui en effet une vrai chance. Parfois tout garder peut avoir du bon.
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V
Quelle chance d'avoir cette correspondance ! Un Trésor !
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P
Je trouve ça formidable, ces lettres ! C'est tellement révélateur du caractère des gens, de leurs occupations, de leurs goûts... Quelle chance !
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A
Très bel article. Bravo!
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  • La recherche de mes ancêtres à raison de milliers d'heures de recherches m'ont donné envie de faire partager leurs petites histoires et celles rencontrées au fil des actes d'Etat-civil....
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